Comment peut-on ignorer superbement six à dix millions de morts ? Comment fermer les yeux sur une tragédie humaine d’une telle ampleur ? À l’Est de la République démocratique du Congo, des populations entières vivent un enfer dans l’indifférence totale de la communauté internationale. Femmes, enfants, vieillards, jeunes – mutilés, violés, massacrés, parfois enterrés vivants – subissent un calvaire sans que le monde ne semble s’en émouvoir. Les images insoutenables de leur exécution circulent sur les réseaux, filmées avec cynisme par les combattants du M23. Ces derniers savent qu’ils n’ont rien à craindre : protégés par leurs commanditaires, ils perpétuent leurs atrocités en toute impunité.

Depuis des décennies, la guerre qui ravage l’Est du Congo, en particulier au Kivu, a causé la mort de plus de six millions de personnes, dont une grande partie sont des enfants. Les femmes et les jeunes filles sont les premières victimes de cette violence extrême, orchestrée par des forces étrangères, notamment le Rwanda et l’Ouganda.

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Une Violence Inouïe dans l’Indifférence Générale
Aucun autre endroit au monde, la brutalité n’atteint une telle intensité. Face à l’ampleur de ces massacres, certains journalistes et observateurs s’imposent de publier les images les plus dures, espérant éveiller les consciences. En 2023, l’ONU a enregistré plus de 90 000 cas de violences sexuelles liées au conflit au Nord-Kivu. Au total, 123 000 cas de viols et d’agressions basées sur le genre ont été recensés en une seule année sur l’ensemble du territoire congolais. Cela signifie qu’en RDC, une femme est violée toutes les quatre minutes.

Mais ces chiffres terrifiants ne suffisent pas à faire réagir la communauté internationale. Malgré les condamnations de façade, les grandes puissances continuent de traiter avec ceux qui commanditent ces crimes. Pendant ce temps, des femmes sont assassinées sous les yeux de leurs enfants, des hommes sont décapités, des nourrissons sont arrachés aux couveuses et exécutés sous le regard impuissant de leurs mères.

Une Crise Humanitaire sans Précédent
Depuis près de trente ans, les populations de l’Est du Congo vivent sous la menace constante des violences. Les hôpitaux sont débordés face à l’afflux de blessés : mutilations, blessures abdominales, thoraciques, crânes fracassés... Les infrastructures médicales manquent de matériel et les médecins sont impuissants face à l’ampleur des atrocités. Les enfants ne sont pas épargnés. Des fillettes d’à peine un an sont violées. Des combattants exhibent des têtes scalpées comme des trophées. Des crimes rituels sont filmés et postés sur les réseaux sociaux. Imaginez un instant la réaction internationale si de telles barbaries avaient lieu ailleurs, en Ukraine ou dans un autre pays européen.
le drame congolais est-il si ignoré ? Pourquoi le massacre de millions de Congolais ne suscite-t-il pas la même indignation que d’autres conflits ?

Le Rwanda, Acteur de l’Agression
Les forces rwandaises, soutenant le M23, poursuivent leur entreprise criminelle sur le territoire congolais. Leurs actions terrorisent les populations locales. Avec l’aide de Kigali, le M23 occupe aujourd’hui une partie du territoire congolais. Plus de 5,4 millions de morts, des centaines de milliers de déplacés, un million de réfugiés à Goma… et une évidence : le Rwanda ne pourrait pas mener cette guerre sans un soutien extérieur. Sans l’appui des puissances occidentales, notamment des États-Unis, un petit pays comme le Rwanda n’aurait pas la capacité d’envahir et d’occuper une région aussi vaste que l’Est du Congo. Pourtant, la seule réponse de la communauté internationale se limite à des condamnations symboliques. Chaque attaque des milices se solde par un simple communiqué de soutien à la RDC, suivi d’une inaction totale.

Un Deux Poids, Deux Mesures Inacceptable
Lors de l’invasion de l’Ukraine, les sanctions ont été immédiates, le soutien militaire massif, les livraisons d’armes incessantes. Mais pour le Congo ? Rien. Silence. Pourquoi une telle différence de traitement ? Le Rwanda est perçu comme un partenaire stable par l’Occident. Un régime autoritaire, certes, mais fiable. Car derrière cette guerre, il y a des intérêts économiques majeurs : or, diamants, cobalt, coltan… Ces ressources stratégiques pèsent plus lourd que les vies humaines. L’Union africaine et la communauté internationale doivent réagir. Kigali viole ouvertement les principes fondamentaux des Nations Unies et des accords régionaux, et ce, dans l’impunité la plus totale.

Un Silence Coupable
L’histoire se répète. Encore une fois, le M23, avec le soutien rwandais, s’est emparé de Goma. Depuis plusieurs mois, la ville était encerclée, et malgré un cessez-le-feu théorique, les troupes poursuivent leur avancée vers Bukavu, autre ville minière stratégique du Sud-Kivu. Cette fois-ci, contrairement aux précédentes occupations, les images de l’invasion circulent largement. L’armée rwandaise ne se cache plus. Même ses alliés traditionnels commencent à prendre leurs distances sous la pression de l’opinion publique.

La crise humanitaire qui en découle est l’une des plus graves au monde. Plus de 400 000 nouveaux déplacés en 2024, après deux millions en 2023. Les forces onusiennes, censées protéger les populations civiles, sont dépassées. Trois casques bleus ont déjà perdu la vie. La situation est si critique que même des puissances comme la France sont obligées de condamner l’attitude du Rwanda, son principal allié dans la région.

Mais jusqu’à quand ce massacre sera-t-il toléré ? Combien de morts faudra-t-il encore avant que le monde ne se décide à agir ? L’heure n’est plus aux condamnations stériles. Il est temps de briser l’omerta et d’exiger justice pour les millions de victimes congolaises.