La Banque africaine de développement (BAD) a dévoilé, le vendredi 21 février 2025, la liste officielle des cinq candidats en lice pour la présidence de l’institution. L’élection, prévue le 29 mai à Abidjan, déterminera le successeur du Nigérian Akinwumi Adesina, à la tête de la BAD depuis 2015. Parmi les personnalités retenues figurent le Sénégalais Amadou Hott, le Zambien Samuel Munzele Maimbo, le Mauritanien Sidi Ould Tah, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli et la Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala.
Une course électorale sous haute tension :
Cette élection s’inscrit dans un contexte où la BAD, pilier du financement du développement en Afrique, est appelée à jouer un rôle accru face aux défis économiques, environnementaux et géopolitiques du continent. La compétition entre ces cinq figures de la finance et du développement s’annonce stratégique, les équilibres régionaux et les alliances entre États membres de la banque étant décisifs pour l’issue du scrutin.
Amadou Hott : un technocrate au service du développement énergétique
Le Sénégalais Amadou Hott, ancien ministre de l’Économie du Sénégal et ex-vice-président de la BAD en charge de l’énergie, mise sur son expertise en financement des infrastructures pour briguer la présidence de l’institution. Fort d’une carrière dans la banque d’investissement et le développement des énergies renouvelables, il a contribué à plusieurs projets énergétiques majeurs en Afrique. Sa candidature bénéficie du soutien des autorités sénégalaises et pourrait rallier d’autres nations de l’Afrique de l’Ouest.Samuel Munzele Maimbo : l’expérience du système financier mondial
Le Zambien Dr Samuel Munzele Maimbo, actuel vice-président et trésorier de la Banque mondiale, apporte à la compétition un profil international. Spécialiste du financement du développement et de la stabilité financière, il est connu pour son approche rigoureuse de la gestion des risques économiques. Sa candidature pourrait séduire les pays d’Afrique australe et ceux cherchant un leadership tourné vers les standards internationaux.Sidi Ould Tah : un diplomate de la finance au service de l’Afrique
Le Mauritanien Sidi Ould Tah, président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) depuis 2015, s’appuie sur une solide expérience en coopération financière internationale. Diplômé d’économie et spécialiste des relations entre l’Afrique et le monde arabe, il a su renforcer les synergies entre institutions africaines et bailleurs de fonds du Golfe. Il représente un candidat de consensus pour certains États du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest.Abbas Mahamat Tolli : une expertise en gestion monétaire et macroéconomie
Le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), est une fin connaisseuse des politiques monétaires et des défis macroéconomiques africains. Son expérience à la tête de la BEAC lui confère une expertise précieuse dans la stabilisation des économies de la zone CFA et la gestion des crises financières régionales. Il pourrait séduire les pays d’Afrique centrale en quête d’une meilleure représentativité au sein de la BAD.Bajabulile Swazi Tshabalala : la candidate de la continuité et de l’innovation
Seule femme en lice, la Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala, vice-présidente principale de la BAD, joue la carte de l’expérience interne. En poste depuis plusieurs années au sein de l’institution, elle a supervisé des projets stratégiques et travaillé aux réformes visant à moderniser la banque. Forte d’une carrière en finance internationale et en gestion des risques, elle représente une figure de continuité, susceptible de rallier les soutiens de ceux qui souhaitent une transition sans rupture majeure.Un enjeu majeur pour l’avenir de la BAD et du continent
L’élection du futur président de la BAD est cruciale à plusieurs égards. L’institution, qui finance des projets d’infrastructure, d’énergie et d’industrialisation à travers le continent, doit renforcer son rôle dans la résilience économique face aux crises globales, aux défis climatiques et à la transition numérique.
Le successeur d’Akinwumi Adesina aura la mission d’accroître l’impact de la BAD, de mobiliser davantage de ressources pour le développement et d’améliorer l’efficacité des financements en faveur des États membres. Il devra également naviguer dans un contexte géopolitique marqué par une compétition accrue entre les bailleurs de fonds internationaux, tout en garantissant que les priorités africaines restent au cœur des décisions stratégiques de la banque.
Avec des candidatures fortes et des profils diversifiés, l’élection du 29 mai s’annonce déterminante pour l’orientation future de la BAD et son rôle dans le développement économique et social du continent africain.