Lorsqu’un homme incarne à la fois la rigueur bancaire, l’audace entrepreneuriale et une vision panafricaine, il finit tôt ou tard par attirer les regards. Idrissa Nassa, président-directeur général de Coris Bank International, vient d’en faire la démonstration éclatante en recevant, à l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum, le prestigieux titre de CEO of the Year. Une reconnaissance méritée. Mais surtout, une consécration du modèle qu’il façonne depuis près de deux décennies.
Une trajectoire qui force le respect : Né au Burkina Faso, Idrissa Nassa a su bâtir — de ses mains, de sa
méthode et de son ambition — un groupe bancaire devenu incontournable en Afrique de l’Ouest. Parti d’une institution
de microfinance modeste, il a hissé Coris Bank au rang de troisième groupe bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine
(Umoa), avec près de 10 % de parts de marché. Mieux : il est aujourd’hui présent dans tous les pays de l’Uemoa, ainsi
qu’en Guinée, au Tchad et au Cap-Vert.
Ce n’est pas un hasard. C’est une construction patiente, stratégique, articulée.
Expansion maîtrisée, diversification assumée : La force d’Idrissa Nassa ne réside pas seulement dans sa croissance organique. Elle réside dans sa capacité à lire les mutations du continent et à s’y positionner avec lucidité. En reprenant la filiale ivoirienne de Standard Chartered, puis en acquérant 67,8 % de la Société Générale Tchad, Coris Bank a affirmé son appétit de conquête. Seul le veto du régulateur camerounais est, pour l’instant, venu freiner son offensive. Mais il en faudra plus pour dissuader l’homme d’affaires burkinabè. Déjà, ses regards se tournent vers Libreville. Et les prochains mois diront si Coris entrera au Gabon.
À la stratégie bancaire, s’est ajoutée une diversification économique. Avec Coris Investment Group, Nassa investit dans l’énergie, la distribution pétrolière, et les mines. Il rachète les actifs aval de TotalEnergies au Burkina Faso. Puis, via Nioko Resources, prend le contrôle de Hummingbird Resources, et donc des mines d’or de Yanfolila au Mali et de Kouroussa en Guinée. Cela, sans tambour, mais avec méthode.
Le symbole d’une génération nouvelle : En Idrissa Nassa, une génération de leaders africains se reconnaît. Il est la preuve vivante que l’on peut partir de peu et bâtir un empire, à condition d’avoir une vision, du courage, et une capacité rare à faire dialoguer le capital avec l’intérêt général. À Ouagadougou, comme à Abidjan, Lomé ou Dakar, son nom inspire respect et admiration. Non parce qu’il plaît, mais parce qu’il prouve.
Une leçon à méditer :
Alors que le continent fourmille d’initiatives trop souvent portées par des incantations ou des opportunismes à courte vue, Idrissa Nassa impose une autre ligne : celle du long terme. Il ne promet pas l’Afrique de demain ; il l’organise aujourd’hui. Ce n’est pas un banquier. Ce n’est pas un industriel. C’est un bâtisseur. Et à ce titre, il mérite bien plus qu’un trophée : il incarne ce que devrait être, demain, le leadership africain.
Non pas flamboyant. Mais structurant.